Permis de conduire : Des délais de passage toujours plus longs

La filière exige le recrutement d'inspecteurs et le passage à 28h de formation obligatoire

Le gouvernement à l'écoute, mais qui ne prend aucun engagement

Pour tous les Français qui ne vivent pas en zone urbaine ou dans des territoires disposants d'importants réseaux de transports en commun, le permis de conduire est une étape sine qua non à l'autonomie et au développement professionnel. Premier examen de France, le permis de conduire n'est pas sans traverser lui aussi une crise avec des délais de présentation qui ne cessent de s'accroitre.

La situation, connue des pouvoirs publics de longue date, a vu le Gouvernement annoncer l'été dernier l'ouverture de 80.000 places d'examen supplémentaires d'ici la fin de l'année. La mesure a été prise dans le cadre d'un plan prévoyant aussi le recrutement de nouveaux inspecteurs ou encore la création d'une option "sans passager" pour le permis moto.

Mais pour la filière, les mesures annoncées lors du plan Buffet et leur mise en oeuvre sont pour l'instant insuffisantes. Alors que la loi impose un délai maximal de 45 jours entre de deux présentations à l'examen, aujourd'hui le délai moyen est de 85 jours et plus de 90 départements dépassent les délais légaux. Ces retards sont dus au manque d'inspecteurs face à la hausse des candidats (+16 % en 5 ans), notamment du fait de l'ouverture du permis dès 17 ans.

L'Union Nationale des Indépendants de la Conduite (UNIC), la branche éducative et sécurité routière de la FNA, est parti à la rencontre des décideurs en compagnie de l'intersyndicale des écoles de conduite et des inspecteurs pour se faire entendre et mettre en place des mesures efficaces pour enrayer la crise.

Après avoir été reçue par le Ministère de l'Intérieur en juillet, puis à l'Élysée il y a deux semaines, la délégation a été reçue cette semaine à Matignon par Stanislas Bourron, chef du pôle intérieur et territoires au sein du cabinet du Premier ministre, Michèle Lugrand, Déléguée interministérielle à la sécurité routière et par la Colonelle Olivia Poupot, adjointe au chef de cabinet Gendarmerie du Premier ministre.

L'UNIC y a évoqué les problématiques actuelles et l'importance d'accélérer le recrutement d'inspecteurs, non pas avec 10 postes, mais au moins 150 de manière rapide. La délégation soutient également le passage de 20 à 28h de formation obligatoire afin de favoriser un meilleur taux de réussite à la première présentation.

Si les revendications ont été entendues et que le dossier est suivi au plus niveau de l'État, aucun engagement concret n'a encore été pris. L'UNIC maintient ainsi son appel à une journée de mobilisation le 29 septembre afin d'exiger une réforme structurelle qui mette fin à la crise que traverse le secteur.

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