Essai Triumph Speed Triple 1200 RX

Le roadster version piste

3-cylindres en ligne de 1160 cm³, 183 ch, 128 Nm, 199 kg pleins faits, réservoir de 15,5 litres, 21 695 €, 1200 ex pour le monde

Machine rare à l’horizon. La nouvelle Triumph Speed Triple 1200 RX est produite à seulement 1 200 exemplaires dans le monde, dont à peine une centaine pour la France. Un volume limité qui en fait déjà une pièce convoitée. Sur le fond toutefois, cette RX reprend presque intégralement la base technique de la dernière Speed Triple RS : même moteur, même châssis, mêmes suspensions et mêmes assistances électroniques. La différence se situe surtout dans une série d’éléments spécifiques et d’accessoires qui donnent une identité propre à cette déclinaison.

Parmi eux, on retrouve une selle retravaillée, un silencieux d’échappement Akrapovič, un amortisseur de direction Öhlins, un garde-boue avant et quelques pièces en carbone, sans oublier une palette de coloris inédits. Mais la modification la plus marquante concerne la position de conduite : le large guidon de la RS est remplacé par des demi-guidons plus bas et avancés, tandis que les repose-pieds sont placés plus haut et en arrière. Résultat, la RX s’éloigne du roadster sportif « polyvalent » pour se rapprocher de l’univers des machines orientées performance, avec une touche Café Racer.

Enfin, difficile de ne pas aborder la question du prix. Alors que la Speed Triple 1200 RS est affichée à 19 995 €, cette RX demande un supplément de 1 700 €, soit 21 695 € au total. Compte tenu de la rareté de ce modèle, de son équipement enrichi et de son potentiel de valorisation sur le marché de l’occasion, la différence reste contenue. Triumph a choisi de ne pas gonfler artificiellement l’addition, une démarche suffisamment rare pour être soulignée.

D’un point de vue strictement mécanique, la RX ne se distingue pas de la RS. Le trois-cylindres de 1 160 cm³ développe toujours 183 ch pour 128 Nm de couple, disponibles aux mêmes régimes. À noter que l’ajout du silencieux Akrapovič n’entraîne pas de variation de poids, malgré un léger gain de masse annoncé sur le papier. L’ensemble reste à 199 kg tous pleins faits. Le comportement dynamique devrait donc rester identique, si ce n’est la position de conduite plus radicale qui modifie l’expérience.

Esthétiquement, la Speed Triple 1200 RX affiche une silhouette plus agressive encore, avec un réservoir massif, une partie arrière affinée et une ligne générale mêlant courbes fluides et arêtes vives. La version testée au Portugal adoptait une configuration « piste », dépourvue de support de plaque et de rétroviseurs, avec un dosseret de selle et un petit saute-vent qui vient habiller l’instrumentation. Précision toutefois : ces deux derniers éléments sont optionnels, ce qui peut paraître discutable sur un modèle présenté comme exclusif. Pour le reste, la RX est bien homologuée en version biplace et livrée avec repose-pieds passagers.

La finition est, comme souvent chez Triumph, à un niveau élevé. Les matériaux choisis, l’assemblage et le soin du détail donnent une impression de qualité qui place la machine dans le haut du panier. Même si certains regretteront l’absence de détails encore plus « premium » (comme une selle en Alcantara, par exemple), l’ensemble reste irréprochable.

Si sur le papier elle ne révolutionne pas le concept, à son bord on se retrouve clairement dans une ambiance plus "course". Notre présence dans la pit-lane du circuit de Portimão y est peut-être pour quelque chose... Pas le temps de se poser la question : le feu vient de passer au vert !

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