Essai comparatif roadsters BMW S 1000 R et M 1000 R

L’œil du cyclone

BMW S 1000 R : quatre cylindres en ligne de 999 cm³, 170 ch, 114 Nm, 199 kg pleins faits, réservoir de 16,5 litres, à partir de 16 900 €

BMW M 1000 R : quatre cylindres en ligne de 999 cm³, 210 ch, 113 Nm, 199 kg pleins faits, réservoir de 16,5 litres, à partir de 23 500 €

Dans le segment des roadsters sportifs, les BMW S 1000 R et M 1000 R occupent une place de choix. La première se veut épurée et performante, tandis que la seconde affiche clairement ses ambitions avec une fiche technique sans compromis : 210 chevaux, aucun carénage. BMW couvre ainsi un large spectre, allant du roadster sportif (presque) accessible au streetfighter radical.

Pour 2025, les deux modèles bénéficient d’une mise à jour. La nouveauté la plus visible concerne l’avant de la moto, qui adopte désormais une double optique symétrique. Un choix qui renforce la personnalité des deux machines et leur confère une identité plus marquée, tout en rappelant certains projets de personnalisation populaires.

La S 1000 R est propulsée par l’ancien moteur de la S 1000 RR, un quatre-cylindres en ligne sans la technologie ShiftCam, qui modifie la levée des soupapes pour optimiser les performances. La M 1000 R, quant à elle, emprunte de nombreux éléments à la RR, notamment le moteur, le freinage et l’électronique, tout en conservant le châssis, le bras oscillant et les suspensions optionnelles DDC de la S.

Sur le plan mécanique, le quatre-cylindres gagne cinq chevaux, portant la puissance à 170 ch à 11 000 tr/min, grâce à un travail sur la culasse et l’admission. La poignée de gaz bénéficie d’un tirage plus court (58°) et la démultiplication finale est raccourcie par l’ajout d’une dent sur la couronne (passage de 45 à 46 dents). Le contrôle de frein moteur fait son apparition, le quickshifter a été retravaillé et le mode de conduite "Dynamic" devient standard.

En termes de puissance, l’évolution est restée mesurée : depuis 2014, la S 1000 R développait déjà 160 chevaux. La refonte la plus marquante est intervenue en 2021, avec une perte de poids de 6 kg et un design affiné. Toutefois, cette version avait divisé : plus vive, mais aussi plus sujette aux vibrations et dotée d’un phare unique jugé peu distinctif. L’arrivée de la déclinaison M en 2023 a largement contribué à relancer l’intérêt, au point que cette dernière a rapidement dépassé la S en volume de ventes, malgré un prix plus élevé.

Certaines options restent cependant payantes, comme les coloris spécifiques ou encore le sabot moteur. Une politique qui contraste avec celle de la version M, plus généreusement dotée d’origine. Sur la M 1000 R, les évolutions sont principalement esthétiques : présence d’ailerons aérodynamiques, finition soignée du bras oscillant et de la boucle arrière, ainsi que carter d’embrayage noir. Le rapport final est encore plus court, avec une couronne de 47 dents.

La position de conduite reste identique sur les deux modèles. Typée sport, elle place les repose-pieds en arrière et les bras en appui, tout en restant relativement naturelle grâce à une selle accessible, un réservoir étroit et un poids contenu (199 kg tous pleins faits). L’écran TFT couleur est lisible et ergonomique, avec une interface intuitive. Sur la M, la différence se joue dans le détail : rétroviseurs en bout de guidon, fibre de carbone omniprésente et équipement spécifique du Pack M Compétition (en option à plus de 6 000 €), qui accentue l’exclusivité du modèle. La S 1000 R n’est déjà pas discrète, surtout en coloris vifs, mais la M va encore plus loin dans l’affirmation de son caractère.

Au démarrage, le moteur délivre une sonorité métallique caractéristique et l’indicateur de zone rouge variable selon la température moteur demeure un atout pratique. Le soleil brille, la route est sèche et les courbes gersoises n'attendent plus que nous, alors en route !