Essai moto QJMOTOR SRK 600 RS
Sportivement vôtre
Bicylindre en ligne de 554 cm3, 56 ch et 54 Nm, 194 kg, 6.499 euros
Fondé en 1971, Qianjiang Motorcycle produit des motos en Chine depuis 1985. Propriété du groupe Geely, avec cinq filiales nationales, dix succursales, une filiale à l'étranger et plus de 14 000 employés, l'entreprise a créé QJMotor, KSR Moto et Keeway qui possède la marque italienne Benelli.
En 2024, QJMOTOR a enrichi toutes ses gammes distribuées en France, notamment en matière de sportives avec l'arrivée remarquée de la SRK 800 RR à moteur 4 cylindres. Une tendance qui se poursuit en 2025 avec une SRK 921 RR à venir (à moteur MV Agusta…), mais aussi une SRK 600 RS plus abordable. Celle-ci est en fait une déclinaison du roadster SRK 550, d’ailleurs renommé désormais SRK 600…

L'essai vidéo de la sportive QJMOTOR SRK 600 RS
Découverte
Qu’elles se nomment CFMoto, Zontes ou QMotor, les motos chinoises savent interpréter et renouveler les codes des segments qu’elles visent. Avec de plus en plus d’acuité, voire d’originalité. Élégante, la SRK 600 RS ne révolutionne toutefois pas le genre sportif et s’inspire un peu des Italiennes de Bologne, notamment avec sa double optique avant surmontée de lignes de LED pour l'éclaire diurne et son appendice nasal évoquant la Panigale V4. Mais la nouveauté arbore ensuite un style plus personnel et sage dont seuls les ailerons intégrés au sommet des carénages apportent une touche très actuelle. À l’inverse, surfaces des flancs et volumes de la boucle arrière au gainage important évoquent davantage des machines plus anciennes. Anguleux, le bidon de 16,5 litres devance des assises accueillantes et l’ensemble de la machine reste fluide et raffiné.

L’ensemble repose sur un châssis acier tubulaire intégral, de même type que celui équipant le roadster. La géométrie est toutefois dynamique avec un angle de colonne de 25° et un empattement assez court de 1 420 mm.
Cette structure s’appuie sur le bicylindre en ligne de 554 cm3 (70 x 58,6 mm) à 8 soupapes animées par deux arbres à cames et manetons de bielle calés à 270°. Le moulin développe 56 ch à 8 250 tr.min et 54 Nm de couple à 5 500 révolutions. La boite est associée à un embrayage anti-dribble permettant d'empiler les rapports au rétrogradage.

La sportive s’équipe d’une électronique réduite avec une poignée des gaz commandée électroniquement qui autorise deux modes de pilotage (Normal et Sport) et un contrôle de traction à deux niveaux Normal et Piste. Notez le sélecteur monté sur excentrique pour optimiser l’ergonomie.
Mais pas de modestie en termes de suspensions. Le train directeur repose sur une fourche inversée Marzocchi de 41 mm, coulissant sur 120 mm. Elle est associée à un amortisseur de même origine monté en direct sur le bras oscillant, réglable en précharge et compression détente par une vis à la base du combiné. L’élément gère sur 130 mm les mouvements du bras oscillant aluminium asymétrique.

Pour faire bonne mesure, des étriers avant à montage radial et quatre pistons attaquent des disques de 320 mm. La pince arrière mord une frette de 260 mm et le tout est sous contrôle de l'ABS.
Les jantes aluminium à cinq branches de 17 pouces sont usinées (!) et arborent des valves coudées. Elles chaussent des CST Migra S3 en 120/70 et 160/60. Ces enveloppes, déjà testées sur les CFMoto et quoique correctes en gomme, avouent une carcasse un peu rigide.

Avec ses 194 kg prête à attaquer la route, la QJMotor SRK 600 RS n’est cependant pas une sylphide et pâtit d’une conception qui n’est pas encore aux derniers standards technologiques. Toutefois, carters, platines et autres éléments métalliques arborent des surfaces sans défaut. Côté droit, le moteur est particulièrement élégant. Mais certains câbles et durites pourraient être mieux intégrés. De même, l’échappement manque de grâce et l’on aurait préféré un élément court. Toutefois, l’équipement est particulièrement valorisant et la Chinoise prétend bien plus en statique que sa cylindrée le laisse imaginer, notamment sur le train avant.

La QJMotor est garantie 3 ans (pièces et main-d’œuvre) et les intervalles de maintenance sont de 6 000 km (inspection et vidange à 12 000 km).
En selle
Très accessible, la SRK 600 RS place sa selle à 770 mm seulement. L'arc de selle à ce niveau étant étroit, la machine est d’autant plus accessible. Avec ses guidons bracelets et son té supérieur ajouré, elle se démarque nettement, sportivement et agréablement du roadster. Les repose-pieds sont sensiblement reculés, les jambes fléchies, contribuant à une position dynamique. Ainsi la position gagne en efficacité en basculant le pilote sur l’avant avec un appui raisonnable sur les poignées. Agréables, les volumes du réservoir écartent à peine les jambes.

Sous les yeux, l’écran TFT de 5 pouces, à la luminosité adaptable automatiquement, affiche rapport engagé et compte-tour barregraphe dominé par le tachymètre. À gauche, une jauge de carburant et de température moteur. Mais on y trouve aussi la pression des pneus et … leur température ! L’affichage propose fond sombre ou blanc, ce dernier est plus agréable et idéal pour éviter les reflets. Le dispositif se connecte à votre téléphone en Bluetooth et propose une navigation par application Carbit ride. Enfin, les leviers sont ajustables en écartement et deux ports (USB-A et C) sont trouvent sous les instruments derrière un cache étanche.

En ville
Calé à 270°, le twin délivre un chant séduisant aux vocalises profondes. À nouveau la séduction est sensible et l’on emmène la QJ avec impatience. Très souple l’embrayage s’unit à une sélection précise et à une boite rapide secondant une mécanique elle aussi très agréable. Disponible, le twin accepte de reprendre au légal urbain sur le cinquième voir à un peu plus de 2 000 tours. Sur ces évolutions, il contient très bien ses vibrations et dynamise une partie cycle équilibrée. La SRK 600 RS s’emmène intuitivement dans le trafic et bénéficie d’un bon rayon de braquage. Compacte et surtout légère, la Chinoise apprécie également de sortir des frontières urbaines.

Autoroute et voies rapides
Avec son twin volontaire, la QJ aime jouer les sportives. On accroche facilement les 150 km/h, la vitesse de pointe demande un peu plus d’espace. Volontaire, le bloc se plait à hauts régimes et entraine le roadster vers le rupteur à 10 500 tours, sans temps mort. Au légal autoroutier sur le dernier rapport, le bicylindre affiche 7 500 révolutions-minute et contient correctement ses vibrations. Si la protection reste limitée, carénages et bulle apportent une déflexion bienvenue. Ces bonnes dispositions dynamiques ne demandent qu’à être confirmées sur le réseau secondaire.

Départementales
Avec ses 194 kilos, la QJ autorise tout de même un pilotage tonique. Sa géométrie compacte en fait une petite sportive attachante. Volontaire, la mécanique chinoise demande à être maintenue à 5 000 tr.mn sur les intermédiaires pour délivrer un bon agrément. Mais c’est 1 000 révolutions plus haut que le twin se fait plaisant et commence à délivrer un bon dynamisme, surfant sur sa crête de couple. Prompt à prendre ses tours, il révèle même une certaine sportivité à haut régime et aime à être cravaché pour aller chercher ses 56 ch à 8 250 tours. On apprécie tout autant la personnalité de cette mécanique et sa sonorité séduisante à la boîte à air qui ronfle, ample et grave . On semble ainsi chevaucher une cylindrée plus conséquente. De quoi pousser le pilote à conserver un bon rythme dans le sinueux. Mais sans s’enflammer non plus, car l’ABS peut parfois vous gratifier d’un « lag » inattendu d’environ une seconde, laissant les pinces sans pression, mais faisant monter la vôtre face au virage qui s’approche. La farce est rare et semble se faire si les gaz ne sont pas totalement coupés à la prise du levier ou si celle-ci est un poil violente. Également, la sélection manque parfois de précision au rétrogradage et l’antidribble est perfectible.

Bon point, la SRK 600 RS ne se raidit aucunement au freinage en courbe. Mais, bien que saines, les suspensions s’avèrent un peu trop souples, notamment sur la fourche qui plonge vite. Sensible, le transfert de masse nuit un peu à la précision en pilotage très soutenu qui n’est de toute façon pas le vrai métier de cette QJMotor. Roadster caréné plus que vraie sportive, la machine avoue ses limites. Toutefois les changements d'angle restent progressifs en dépit de cette hydraulique trop libre et d’un train directeur qui manque de précharge. Mais nous n’avons pas pris le temps de régler les éléments…

Précise, l’injection permet de garder un filer de gaz en virage et, en sortie de courbe, la vigueur du bicylindre transmet finement sa force à l’enveloppe arrière dont la largeur en 160 mm conserve une bonne agilité à la chinoise. D’ailleurs, ces gommes se révèlent performantes à tout moment, même sur bitume humide. Mais, rigides, elles n’aident pas au toucher de route, leur carcasse rigide limitant les remontées d’informations.
Partie-cycle
Avec son châssis treillis rigide et une géométrie dynamique, la SRK 600 RS devrait pouvoir compter sur un équipement de partie cycle de meilleure qualité. Ses suspensions trop économiques grèvent un peu ses performances.

Freinage
Très puissantes, les pinces avant demandent un peu d’habitude pour délivrer un freinage plus modulé. De même, l’arrière se montre un peu intrusif et la pédale mériterait une course un peu plus longue.

Confort/Duo
Pour le pilote, l’ensemble position sans outrance et suspensions souples définissent un bon confort quelles que soient les routes. Le passager devra composer avec un siège compact et une ergonomie dynamique.

Consommation
Non mesurée
Conclusion
Étonnamment valorisante, la QJMotor SRK 600 RS ne fait pas que de « l’épate gogo ». Séduisante tant en lignes qu’en qualité perçue, la Chinoise se montre plutôt conforme à ses prétentions. Seules suspensions et électronique pèchent un peu dans ce beau tableau. Mais, tarifée 6 499 €, la QJ ne prête guère ses jolis flancs à plus de critiques. Performante, elle doit toutefois affronter un panel consistant de concurrentes.

À commencer par les CFMoto 450 SR et 675 SR-R, 6 499 et 7 899 €. Le trois cylindres de la dernière est particulièrement envoutant. On citera aussi les Japonaises Kawasaki 500 Ninja, 6 499 € et Honda CBR500R, 7 499 €, mieux tenues en suspensions. Convaincante, mais perfectible, la QJMotor SRK 600 RS est une challenger sur le segment et risque de faire tourner bien des têtes.
Points forts
- Esthétique séduisante
- Équipements valorisants
- Caractère et disponibilité moteur
- Agilité
- Sonorité
- Qualité de construction
Points faibles
- ABS parfois erratique
- Indications des instruments petites
- Suspensions un peu souples
La fiche technique de la QJMOTOR SRK 600 RS
Conditions d’essais
- Itinéraire : routes sinueuses à revêtement variable.
- Météo : soleil, 8 à 20°C.
- Kilométrage moto : 150 km
- Problème rencontré : ras
Disponibilité / prix
- Coloris : Rouge/gris
- Prix : 6.499 euros
Équipements essayeur
- Casque HJC RPHA 71
- Blouson Deltlev Louis DL-JM-8
- Jean Vanucci Armalith 2.0
- Gants Rekurv C-13.08
- Baskets Vanucci VTS2
Commentaires
Petit HS : il parait que tu t'en es mis une bonne, alors bon rétablissent à toi Bertrand.
17-06-2025 18:59Bon rétablissement Damien
17-06-2025 21:10Salut,
17-06-2025 21:10Oui,le 8 mai, je me suis pas mal cassé.
Il faudra du temps.
Merci !
Des essais longue durée seraient nécessaires pour évaluer la fiabilité puis le SAV . Et peut être rassurer
17-06-2025 21:24En tout cas elle semble tout surclasser ..qualité des équipements prix esthétique.. agrément mécanique raconté par Damien.. mon ex 500 honda
17-06-2025 21:52Cl me paraît d une autre époque et cher finalement par comparaison..
De vrai bécane avec un savoir faire vraiment étonnant..
Et ce n est que le debut..!