L'instant Retrograph #2
La Roper - 1867
La mauvaise foi motarde débute peut-être ici, dès 1869, environ et oppose déjà les tenants du titre des origines de la moto. Découvrez la Roper, aux nombreuses innovations.

Les prémices d’une vraie moto
On l’a vu, la Perreaux précède les autres modèles (normal, l’apéro vient toujours en premier...). Mais néanmoins, d’autres machines en sont contemporaines. C’est le cas de la Roper, vélocipède à vapeur construit par son inventeur Sylvester H. Roper de Roxbury, Massachusetts, États-Unis, entre 1867 et 1869.
À défaut d’être LA première référencée, cette machine a été pionnière des technologies de moto, y compris la commande d'accélérateur à poignée tournante, la géométrie du cadre et le placement du moteur utilisés par la moto telle que nous la connaissons aujourd'hui.
Toutefois, deux versions de la Roper ont existé. La première (1867-1869) pose l’engin sur un cadre en bois de noyer, mais intègre de nombreuses solutions modernes. Ainsi, le guidon métallique entier était tourné avec les deux mains pour une double fonction. Lorsque pivoté vers l'avant, l'accélérateur s'ouvrait ; à l’inverse, vers l'arrière, le cintre appliquait un frein à cuillère sur la roue avant. On y voit déjà un futur lien avec la poignée tournante actuelle, dont le manchon pivote autour du guidon pour ouvrir l'accélérateur. Le siège servait également de réservoir d'eau dont on transférait le contenu par une pompe à main vers la chaudière.

La chaudière est située entre les roues avec une cheminée « d'aspect nautique » évoquant de fait largement les « Steamer » d’alors. Le tube part du corps principal en s'inclinant vers l'arrière, derrière le pilote. Ou ne manquera pas d’y voir déjà un essai inconscient d’échappement haut…
Le foyer réside dans la moitié inférieure du cylindre de chauffe. Celui-ci est suspendu au châssis avec un ressort pour absorber les chocs, tandis que deux tiges de maintien fixent le bas du boîtier à l'arrière du cadre. Trois robinets de niveau d'eau sur le côté gauche, près de la pompe à eau et une vanne de vidange sur le fond permettent la maintenance. La vapeur d'échappement, transportée par un tube jusqu'à la base de la cheminée, assurait un tirage forcé.
La partie motrice est composée de deux cylindres (alésages d'environ 57 mm) situés de chaque côté du cadre et de la partie supérieure de la chaudière, connectée à deux manivelles entrainant la roue arrière. Le Roper avait un empattement de 1 240 mm, une fourche rigide en fer forgé et déjà deux roues d’un diamètre identique de 34 pouces (860 mm) constituées de bandes de fer sur des jantes en bois rayonnées.
La version de 1884-1896 dispose d’un moteur à vapeur à charbon, d’un cadre métallique et permettait une autonomie de11 km.
Lors d’une course organisée le 1er juin 1896 contre des cyclistes, afin de démontrer la supériorité de son invention, Sylvester Roper fut ensuite encouragé à faire une démonstration de vitesse maximale et fut chronométré à plus de 64 km/h. Malheureusement, un malaise provoqua ensuite la chute du pilote qui fut déclaré mort sur le bord de la piste, à l'âge de 72 ans.
Ad perpetuam rei memoriam.
Spécifications de la Roper
- Cadre : bois ou métal.
- Moteur : Corps de chauffe vapeur vertical, deux pistons propulseurs avec cylindres de 57 mm.
- Transmission directe
- Empattement : 1 240 mm
- Roues : jantes rayonnées bois sur cerclage métallique
- Frein : avant seulement de type cuillère.
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