Un printemps meurtrier sur les routes
+ 14 % de tués en mai, mais - 4 % depuis le début de l'année
15 % de blessés graves et 10 % d'accidents corporels en plus
Suite à l'année 2024 qui s'était conclue sur une légère augmentation de la mortalité routière en France, l'accidentalité avait connu une baisse constante sur le premier trimestre 2025. Mais voilà, les relevés de l'Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière (ONISR) ont montré une reprise des accidents en avril. La tendance ne s'inverse pas et s'accélère même en mai comme le montre le dernier baromètre mensuel.
Le printemps se poursuit malheureusement comme il avait commencé avec une hausse très sensible de la mortalité. On a en effet enregistré 276 décès en mai contre 242 en mai 2024, soit une hausse de 14 %. Cette augmentation touche principalement les motards qui enregistrent 19 décès supplémentaires, mais aussi les automobilistes (+ 5 tués). Les 25-64 sont davantage touchés (+ 30 tués).
Enfin, tous les réseaux routiers sont impactés de la même façon puisque l'augmentation de la mortalité routière concerne aussi bien les axes hors agglomération (+16 tués), les agglomérations (+12 tués) et les autoroutes (+ 6 tués).
Les autres indicateurs de l'ONISR ne sont pas plus réjouissants alors que le nombre d'accidents corporel a bondi de +10% avec 4.646 accidents enregistrés le mois dernier. Même chose pour le nombre de blessés grave qui augmente de 15 % avec 1.530 personnes concernées. Sans surprise, ce sont encore les usagers vulnérables qui sont le plus touchés, cyclistes (+27%) et motards (+16%) en particulier.
Si le bilan du printemps est jusqu'ici très mauvais, les conclusions sont moins nettes depuis le début de l'année. Entre janvier et mai, 1.154 personnes ont perdu la vie sur les routes, c'est 52 de moins que sur la même période l'an dernier. À l'inverse, le nombre de blessés graves progresse déjà de +5 % par rapport à la période janvier-mai 2024.
Florence Guillaume, déléguée interministérielle à la Sécurité routière :
L’accidentalité du mois de mai est en forte hausse. En moyenne, chaque jour du mois de mai 2025, 9 personnes ont été tuées et près de 50 gravement blessées sur nos routes.
C’est le deuxième mois consécutif en hausse. La mortalité routière n’est pas une fatalité et dans 9 cas sur 10, elle a pour origine une faute de comportement. Le bilan définitif de la mortalité routière en 2024 établi par l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière le rappelle en présentant les facteurs de risque pour les présumés responsables d’accidents mortels : la vitesse excessive ou inadaptée est citée dans 29% des accidents mortels, l’alcool dans 22 %, l’inattention dans 14 % et les stupéfiants 13 %. Ces deux derniers risques sont par ailleurs en augmentation.
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