Histoire de pilote : Hermann Paul Müller

Le plus vieux champion du monde de l'histoire

Champion du Monde 250 GP en 1955

Hermann Paul Müller était un pilote de course allemand qui s'est illustré aussi bien à moto qu'en auto, malgré une carrière entrecoupée par la Deuxième Guerre Mondiale.

Né le 21 novembre 1909 à Bielefeld, ce fils d'aubergiste sort diplômé de l'école aérienne de Münster, mais se tourne vers le sport moto plutôt que le pilotage d'avion. En 1929, il commence ainsi à concourir sous le nom H.P. Müller au guidon de motos Victoria. L'année suivante, il devient même pilote d'essai et de course du constructeur à Nuremberg, un poste qu'il occupe jusqu'en 1933. Entre-temps il est sacré champion d'Allemagne en side-car 600 cm3.

Après son statut de pilote officiel, Müller s'engage en tant que privé avec sa propre Victoria-JAP 350 cm3 durant deux saisons, jusqu'à ce qu'Auto Union lui fournisse une DKW d'usine de 500 cm3. Les résultats ne se font pas attendre pour l'Allemand qui remporte son championnat national en 1936.

Auto Union, l'une des deux marques financée par le NSKK pour dominer les sports mécaniques et démontrer la supériorité de l'Allemagne, lui propose alors de passer sur quatre roues et de piloter ses automobiles en Grand Prix à partir de 1937, d'abord en tant que pilote de réserve. Après deux saisons de découverte, Hermann Müller se montre à son avantage en 1939 en remportant le Grand Prix de France et en terminant deuxième du Grand Prix d'Allemagne. En temps normal, il aurait remporté le titre européen, mais avec le début de la Guerre, le titre n'est pas attribué et en Allemagne, le gouvernement National Socialiste préfère attribuer le sacre à Hermann Lang, évoluant sur Mercedes, qui a remporté plus de courses.

Durant le conflit, Müller est enrôlé et travaille dans l'usine d'avions de la Luftwaffe installée à Łódź, en Pologne, mais ne participe jamais aux combats. Après la guerre, il est fait prisonnier par les Russes et envoyé en travail forcé à Chemnitz. Libéré, il rentre à Bielefeld où il retrouve la maison de ses parents. Il reprend alors la compétition moto, toujours en tant que privé, en s'engageant avec une DKW de 250 cm3 et est sacré champion d'Allemagne en 1947 et 1948. Par la suite, il concourt aussi en 125 cm3 et remporte là aussi le championnat national en 1950 et 1951, toujours sur DKW.

1952 marque un tournant, alors que les pilotes allemands peuvent revenir en Championnat du Monde. A presque 43 ans, H.P. Müller fait donc ses débuts en mondial en participant au Grand Prix d'Espagne en tant que pilote privé sur une FB Mondial 125. En 1953, il rejoint MV Agusta qui se retire une grande partie de la saison suite à la disparition de Leslie Graham au Tourist Trophy. Passé sur Horex en attendant, Müller disputera finalement le Grand Prix des Nations avec la MV 500 au guidon de laquelle il inscrit un point.

En 1954, Müller signe avec l'équipe d'usine de NSU qui vient d'être sacrée championne du monde 125 et 250 grâce à Werner Haas. Engagé lui aussi dans les deux mêmes catégories, il se montre enfin à son avantage et termine troisième des GP 125 et GP 250, derrière Haas. Il est également sacré champion d'Allemagne 350. Repartant sur NSU avec le statut de privé, sans le soutien de l'usine, H.P. Müller monte sur le podium du Tourist Trophy puis s'impose en Allemagne avant d'enchainer un troisième podium consécutif à Assen. Dans les points lors des deux dernières manches, il est finalement sacré Champion du Monde 250 GP devant Cecil Sandford et Bill Lomas. Alors âgé de 45 ans, il reste à ce jour le plus vieux champion de l'histoire.

Il quitte le monde des Grands Prix, mais poursuit en pilotant le prototype caréné Baumm II à moteur NSU lors de démonstrations ainsi que sur le lac salé de Bonneville, aux États-Unis, où il établit plusieurs records de vitesse durant le mois d'août 1956. Par la suite, il s'installe à Ingolstadt et travaille pour Auto Union à différents postes. Il décède le 30 décembre 1975 des suites d'une longue maladie.

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