Motards français et portugais font route contre le contrôle technique
Les mesures alternatives, permettant d'éviter le CT obligatoire, remises en question
Élus et associations de motards rencontreront la Commission européenne mercredi 24 septembre
Le mouvement de contestation à l'encontre du contrôle technique obligatoire des deux-roues motorisés ne désemplit pas en France, à l'image de la pétition militant pour son abrogation, lancée en juillet et qui a récolté près de 55.000 signatures.
Il faut dire que si ce dernier est désormais instauré de manière officielle en France, la directive européenne 2014/45 permettait aussi aux États membres de se passer d'un contrôle périodique en mettant en place des mesures alternatives améliorant la sécurité des usagers.
Le gouvernement français s'était engagé à suivre cette voie, avant de laisser le dossier de côté, poussant le Conseil d'État à forcer la mise en place du contrôle obligatoire. D'autres ont en revanche saisi cette occasion, comme au Portugal où les motards ont pu échapper au contrôle technique.
Mais pour combien de temps ? En effet, malgré la faible corrélation entre manque d'entretien et accidentalités des deux-roues motorisés mise en avant dans les rares rapports traitant du sujet (MAIDS, SaferWheels), le Conseil européen de la sécurité routière (ETSC - European Transport Safety Council) a profité de la publication de son rapport annuel durant l'été pour en remettre une couche sur le sujet.
Parmi les différentes recommandations faites aux états membres et parlementaires européens, l'ETSC met l'accent sur l'importance de règles communes et évoque la vulnérabilité des usagers de deux-roues motorisés. Il conseille de nouveau d'imposer le contrôle technique à toutes les catégories sans dérogation possible.
Face à la crainte de voir la possibilité de déroger à la directive être abrogée, des députés portugais et des motards du GAM (Grupa Acção Motociclista) ont décidé de faire route vers Bruxelles pour se faire entendre. En chemin, ils seront rejoints par la FFMC avec une délégation française qui s'ajoutera au cortège dès lundi à Bayonne.
Motards français et portugais remonteront jusqu'au siège de l'association à Montreuil pour y rencontrer mardi des députés français également opposés au contrôle technique. Tous partiront mercredi matin en direction de Bruxelles pour se faire entendre. La délégation sera reçue dans l'après-midi par la Commission européenne.
Commentaires
Soutien inconditionnel aux motards Portugais.
21-09-2025 10:47Les lobbyistes actifs qui sévissent à Bruxelles vont devoir se retrousser les manches et être bien plus généreux avec les eurodéputés.
Français d'abord et européen ensuite, je suis écoeuré par la corruption qui gangrène les instances européennes. Nombreux sont les scandales qui sont étouffés afin de ne pas ternir l'institution.
La France, comme d'autres, avait pris en considération les attentes des eurodéputés. Un travail de fond a été réalisé pour concilier l'une et l'autre des deux parties. Balayer pour satisfaire aux appétits financiers des influenceurs allemands....
Je roule sans m'être plié au diktat de Bruxelles, uniquement pour les deux roues. Les voitures sont toutes en conformité. Si l'ETSC veut me protéger alors il lui faudra s'atteler à l'état de nos routes et des "pièges" à motards qu'elles recèlent.
Ce n'est pas une considération pécuniaire qui me motive mais le sentiment que ma sécurité et ma Liberté sont d'abord du ressort et de la responsabilité de mon pays.
Vouloir entraver mon droit de circuler librement par la contrainte administrative ne fait qu'amplifier mon ressentiment à l'égard d'une noble idée, celle d'une Europe des peuples et des Nations, dévoyée par une unique préoccupation : le fric.
Mon scepticisme envers Bruxelles, ses instances et l'absence de courage des politiciens français va toujours en croissant. Peut-être parce qu'être motard n'est pas la meilleure des idées. L'UE ne doit pas être ma geôlière !